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XXXII - SAISON 4 ET GENÈSE.

Ce chapitre est une analyse rédigée par Anne-Elisa (anne.elisa@free.fr).

Ou comment il y avait pleins de bonnes idées à la base qui ont été totalement ratées à l'exécution ;). 

Voyons voir ce qu'on peut quand même sauver des meubles.

Je me souviens avoir vu une explication du nom de l'Initiative basée sur l'ironie d'appliquer un tel terme à des gens qui justement ne savent qu'accomplir les ordres.

J'en propose une autre : " Initiative " vient d'initiare du latin "commencer". Ce mot de commencement est celui qui débute un livre assez connu et qui donna le nom, dans la tradition hébraïque, du premier chapitre de ce bouquin, Bereshit, ou en français, la Genèse.

On n'appelle pas un Big Bad de saison "Adam" au hasard.

L'un des problèmes dans le fonctionnement de l'arc narratif de la saison 4, c'est que trop peu d'épisodes lui sont consacrés. Dans tous les autres saisons (à l'exception de la S1, trop courte), une dizaine d'épisodes environ sont consacrés directement au développement de l'intrigue saisonnale, et à son Big Bad. La Saison 4 n'en a que 5 : " The Initiative "(*) , " The I in Team ", " Goodbye Iowa ", " The Yoko Factor " et " Primeval ". Plus " Restless ", d'une certaine façon.

Il va donc falloir examiner les autres épisodes aussi. En général, même s'ils ne parlent pas de l'arc directement, les épisodes d'une saison la soutiennent thématiquement. Par exemple dans la S2, une bonne douzaine d'épisodes parlent d'histoires de petit(e)s ami(e)s qui présentent un danger pour leur relations, ou de gens dont on découvre le coté obscur.

En examinant le thème de chaque épisode individuel de la S4 et leur titres, on a trois thèmes principaux qui apparaissent assez clairement :

1. Un acte de créer / nommer une nouvelle humanité.

2. Un état de sauvagerie primordiale, amoral et d'ignorance béate.

3. Une rupture de cet état amené par une prise de conscience.

Une des règles du conte, est que l'on retrouve à une plus petite échelle la même histoire racontée encore et encore, une histoire qui constitue le conte entier. Et l'histoire que raconte la Saison 4, c'est très clairement celle de la création de l'homme et de son expulsion du jardin d'Eden pour cause de découverte du Bien et du Mal.

Le point crucial de cette saison et de ce thème (comme l'étais Innocence en saison 2) c'est " Goodbye Iowa ".

 

I - Créer l'Humain, Nommer l'Homme.

Si l'on examine les titres et les thèmes des épisodes, on en trouve un certains nombres en rapport avec l'idée de renouveau de l'homme. " The Freshman ", " A New Man ", " This Year's Girl ", et même " Who Are You ", " Living Condition ", " Superstar ", " New Moon Rising "...

L'Initiative est à la source de la création, ou de la re-création de trois personnages importants de cette saison : Adam, Riley et Spike. (Cinq, si l'on compte Forrest et Graham, mais ils ont probablement plus une valeur de doubles de Riley).

L'évolution de ces trois personnages est contrastée les unes avec les autres tout au long de la Saison, parfois mises en parallèles, parfois mises en opposition.

Les similarités sont assez claires entre Adam et Riley, les deux "bébés" du Professeur Walsh.

Lord de la première confrontation entre ces deux personnages, Adam dit à Riley : 

" But after you met Maggie, she was the one who shaped your basic operating system. She taught you how to think. How to feel. She fed you chemicals to make you stronger. Your mind and body. She said that you and I were her favorite children. Her art. That makes us brothers. Family. "(" Goodbye Iowa ").

Cela nous aide à définir de quoi il s'agit quand on parler de création de l'homme : former quelqu'un, son esprit, son corps, ses émotions. Il ne s'agit pas de mener à l'existence, mais de déterminer le rapport à l'existence, les termes avec lesquels l'être créé interagit avec sa vie.

Spike étant un résultat presque accidentel de l'Initiative, son cas est moins clair. L'Initiative n'avait probablement pas l'intention de le garder en vie très longtemps, et ce n'est que grâce à sa évasion que sa re-création est vraiment faite. (Spike a probablement trop du self-made man pour se laissé refaire sans rien dire :).

Mais l'intervention de l'Initiative en lui implantant la puce est néanmoins suffisamment importante pour l'obliger à redéfinir ce qu'il est et à changer totalement son comportement.

On voit très bien d'ailleurs qu'il est mis en parallèle avec Riley d'abord dans " Something Blue ", " Doomed " et " Goodbye Iowa ", puis dans son alliance avec Adam dans le final. " Restless " le remet en parallèle avec Riley.

Le dernier cas d'humain recréé dans la Saison 4, c'est Faith à travers le double épisode " This Year's Girl " / " Who Are you ". Elle est même symboliquement ressuscitée pour l'occasion, sortant d'une tombe dans le rêve précédant son réveil.

Bien sûr, cela concerne aussi un minimum les personnages au cœur du Scooby Gang, qui au cours de cette première année de Collège, ont l'occasion de se réinventer, de redéfinir leur identité, leur rôles dans la vie qu'ils envisagent, cette définition les menant à la dispersion qui marque leur relations au cours de la Saison.

Mais comme ça a été déjà pas mal analysé, je vais essayer de voir là où ça s'applique.

Qu'est ce qui caractérise donc cette action de faire l'homme ? En continuant à garder à l'esprit ce que disait Adam, je pense que c'est l'idée de définition, donc de nom.

La Genèse décrit une création par la parole, Dieu dit, et vlam ça se fait.

Buffy : "She pieced you together from parts of other demons. ADAM: And man. And machine. Which tells me what I am . . but not who I am. " (" Goodbye Iowa ")

Donner un nom à quelque chose, c'est dire qu'elle est son origine, son rôle, sa singularité. C'est lui donner une fonction. (souvenez vous d' "Anne " : " I'm Buffy the Vampire Slayer, and you are ? ").

Paradoxalement c'est de la bouche d'un enfant, une fois sortie de l'Initiative qu'Adam découvre la réponse à cette question :

" You're a monster. "

Pourtant il semble bien aussi se référer aux plans de Walsh et s'efforce de les continuer : 

" Mother wrote things down. Hard data, but also her feelings. That's how I learned that I have a job here. And that she loved me. "

Et cela est bien plus important pour ce qu'est Adam que ce dont il fait.

Cette idée de nom revient, d'une manière qui m'a frappé dans " Restless " :

Riley : " Buffy, we've got important work here. A lot of filing, giving things names. "

Il s'agit là probablement d'une référence à l'épisode où Adam nomme tous les animaux de la création. En faisant cela, il enlève une part de la sauvagerie, de l'inconnu intrinsèque qui en fait partie. Bref, il en obtient un contrôle.

Riley : " Baby, we're the government. It's what we do. "

Les mots donnent du contrôle : enlevez la parole à une ville, et celle ci tombe dans l'anarchie.

Mais c'est aussi une limite, une restriction de possibilités :

Walsh : " So this is what it is.. talking about communication talking about language... not the same thing. It's about inspiration... Not the idea, but the moment before the idea when it's total. When it blossoms in your mind and connects to everything. It's about the thoughts and experiences that we don't have a word for. " (" Hush ")

Libérés des mots, les couples Anya/ Xander, Buffy / Riley et Tara / Willow communiquent plus facilement que sans eux.

Et dans " Fear ", " Itself ", les peurs une fois nommée, identifiée, mise aux grands jours, elles ne révèlent plus aussi menaçantes.

Changer de nom, est-ce changer d'être ? Est ce que l'on peut se libérer de ce que l'on est en changeant d'identité ? C'est la question de " Who Are You ".

Jouez le rôle de Buffy semble bien permettre à Faith de se réinventer, mais " Sanctuary " prouve qu'on ne peut échapper aux conséquences de son identité.

Quant à la Première Tueuse, elle n'a carrément pas de nom (Tara : " I have no speech. No name. ") et Buffy montre à quel point cela la limite. La réponse est probablement dans un équilibre entre la liberté de l'absence de nom, et les responsabilités qui vont avec le pouvoir que donne le nom.

 

II - Le Jardin d'Eden : paradis amoral.

Si l'on se réfère à cette chère Maggie:

 " These are the things we want - simple things. Comfort, sex, shelter, food. We always want them and we want them all the time. ID doesn't learn. ID doesn't grow up. It has the ego telling it what it can't have, and it has the super-ego telling it what it shouldn't want, but the Id works solely out of the pleasure principle. It wants. What ever social skills we've learned, how ever much we've evolved, the pleasure principle is at work in all of us. - So, how does this conflict with the ego manifest itself in the psyche? What do we do when we can't have what we want ? " (" Beer Bad ")

C'est l'état dans lequel se trouve Adam et Eve à l'origine. Dépourvus de conscience morale, ils ne savent pas ce qu'ils devraient faire et ce qu'ils veulent. Tout ce qu'ils veulent, se trouve à leur portée dans le Jardin d'Eden. Le paradis, c'est l'absence de culpabilité (Ironique, quand on pense à Angel !).

La meilleur avocate de cet état de nature (la Buffy des cavernes n'étant pas très portée sur le vocabulaire), c'est bien sur Veruca dans " Wild at Heart " :

" I can help you, Oz. You're scared. I was, too. But then I accepted it. The animal, it's powerful, inside me all the time. Soon, you just start to feel sorry for everybody else because they don't know what it's like to be as alive as we are. As free. "

Ce qu'elle propose à Oz de rejoindre, c'est bien cela. Une liberté des principaux moraux, des règles de la société, un retour à un état primordial et animal. Véruca n'est pas mauvaise en soi, elle est plus a proprement parler amorale :

" You're an animal. Animals kill. "

Elle n'a aucune intention cruelle : elle ne se soucie tout simplement pas de ce qu'elle fait. Elle veut, elle prend. Pour elle, il s'agit tout simplement d'obéir à sa nature, et cette nature est sauvage. Elle équivaut tout principe éthique à une prison artificielle, et ne peut comprendre l'idée que celle-ci soit intériorisée par Oz. C'est la raison pour laquelle elle blâme Willow pour son comportement :

" She's the reason you're living in cages. She's blinding you. When she's gone, you'll be able to admit what you are. "

Si presque tout est dit dans cet épisode, le caractère séducteur d'un état sauvage qui ne se soucie pas des règles de l'humanité sera néanmoins encore souligné dans " Where the wild things are " (encore un titre au nom indicatif) dans la nostalgie de Spike et Anya pour leur capacité de tuer et dans le plaisir coupable pris par Buffy et Riley dans leur emprisonnement sexuel forcé.

Adam aussi décrit avec une certaine habileté la part sauvage et féroce du Jardin :

Adam : " You feel smothered. Trapped like an animal. Pure in its ferocity, unable to actualize the urges within. Clinging to one truth. Like a flame struggling to burn within an enclosed glass. That a beast this powerful cannot be contained. Inevitably it will break free and savage the land again. I will make you whole again. Make you savage. " (" Yoko factor ")

Il est ironique de voir comment Adam, qui en apparence a un très bon contrôle de soi, n'est en réalité que l'esclave de ses pulsions meurtrières au même titre qu'un démon. Il montre que la technologie utilisée sauvagement n'est pas différente de la nature dans son amoralité.

L'Initiative est donc ainsi une autre figure du Jardin.

En ce qui concerne nos trois créations principales de la Saison, leurs Jardins d'Eden sont bien présents symboliquement : Riley amène Buffy dans un pique-nique dans " Something Blue ", Spike attaque Buffy dans le parc du campus dans the " Harsh Light of Day " (Spike : " Birds singing, squirrels making lots of rotten little squirrels. "), Adam tue un enfant dans les bois dans " Goodbye Iowa ".

Et idem avec Faith, qui a pique-nique onirique avec le Maire (ce qui nous permet même d'avoir un traditionnel serpent dans le jardin:) avant son réveil.

Pour chacun de ces personnages ces instants représente un moment d'ignorance heureuse et d'obéissance indiscuté à sa nature. " Something Blue " est le seul moment pour Riley où il sort avec Buffy sans que leurs identités secrètes mutuelles ne viennent les interrompre.

" Harsh Light of Day " est le seul moment (avec la brève apparition de " Wild at Heart ") où Spike est libre de sa puce, libre de se complaire dans ses instincts vampires prédateurs.

Pour Adam, c'est étrangement son seul moment de liberté avant d'être défini comme un monstre, et le moment qui le définit comme un monstre.

Quant à Faith, son pique-nique avec le Maire représente le seul moment où elle se sentait acceptée, heureuse, sans avoir à réprimer ses pulsions les plus sauvage... avant que Buffy ne vienne gâcher cela.

Ce Jardin d'Eden qui équivaut à une loi de la jungle sauvage, il y en a quelques représentations tout au long de la Saison. Deux pique-niques, les parcs du campus (mot qui signifie d'ailleurs plaine), une maison envahie par les plantes, l'Iowa...

Un état d'innocence, de plaisir simple et naturel, une sauvagerie sans complexe et de libération des lois habituelles et de ce qu'elles impliquent.

Mais cet état est presque toujours regardé avec nostalgie. Parce qu'il ne dure pas.

 

III - Hors du Paradis, Science et Conscience.

J'ai dit tout à l'heure que " Goodbye Iowa " était le point crucial du thème de cette saison. C'est parce qu'il cristallise exactement ce moment de chute de l'homme hors du paradis pour les trois personnages concernés, à savoir Adam, Riley et Spike.

D'où son titre d'ailleurs, l'Iowa et ses plaines fertiles est ici notre Jardin d'Eden, et c'est le moment de lui dire adieu.

Le cas de Riley est le plus clair. Dans the " I in Team ", il croque la pomme que lui tend Buffy-Eve C'est en réponse à cela qu'agit Maggie. Mais derrière cela, c'est bien sûr surtout parce que Buffy représente le pouvoir de penser par soi-même, bref un conscience intériorisée et non autoritaire, une connaissance du bien et du mal.

La connaissance est analysée en termes sexuels dès " The Freshman " :

Willow : " It's just in High School, knowledge was pretty much frowned upon. You really had to work to learn anything. But here, the energy, the collective intelligence, it's like this force, this penetrating force, and I can just feel my mind opening up--you know ?-and letting this place thrust into and spurt knowledge into... That sentence ended up in a different place than it started out in. "

La trahison et la mort de Walsh provoque le déchirement de Riley de son Jardin : Il doute de l'autorité de l'Initiative, autrement dit il commence à penser par lui-même.

Riley : " I thought I knew. But I don't. I don't know anything. " (" Goodbye Iowa ")

Il s'agit donc de rejeter la connaissance toute faite qui lui a été donnée par l'Initiative, l'identité qui a été façonnée par Walsh (il refuse d'écouter les fichiers qu'Adam a sur lui-même) pour se forger la sienne propre.

Forrest représente la part de Riley qui continue de suivre aveuglément l'Initiative, qui ne quitte pas le Jardin. (Ce n'est pas une coïncidence si son nom signifie forêt). Il préfère rejeter la responsabilité des problèmes sur Buffy-Eve plutôt que de douter de ce qu'on lui a dit, et il considère les démons comme de simples animaux.

C'est donc normal qu'il finisse du côté d'Adam.

Pour Spike, " Goodbye Iowa " marque définitivement son rejet du monde démoniaque lorsqu'on le voit être jeter hors du bar de Willy qui joue ici le rôle de Jardin. Bien sur, Spike n'a pas pour autant de connaissance réelle du bien et du mal, c'est la puce qui joue ce rôle pour lui.

Cependant elle l'a mené à choisir le camp du "bien" à partir de " Pangs ", puis de " Doomed ", par sa propre décision, même si celle-ci est menée pour des raisons purement égoïstes.

" Pangs " est déjà un petit miroir de cette expulsion du paradis amoral. Le titre même peut être considéré comme un jeu de mot. Il signifie tiraillement et est associé dans deux expressions : tiraillement d'estomac (quand on voit Spike errer affamé) et tiraillement de la conscience, autrement dit remord.

Peut-on associer les deux est la question pausée par son cas.

Est-ce que l'impossibilité de se nourrir, de tuer, suffit à créer une conscience morale ?

Probablement pas.

Mais je pense que Spike représente là, de manière assez ironique, l'ensemble de l'humanité qui la plupart du temps n'agit pas pour le bien parce que c'est le bien (c'est là le fait des héros); mais parce que c'est souvent ce qu'elle a le plus intérêt à faire en société pour des raisons purement égoïstes.

Un thème à suivre…

En ce qui concerne Adam, son cas est plus ambiguë.

Sorti de la salle 314(**) , malgré son " design flaw ", Adam ne rejette pas les plans de Walsh, au contraire il accepte totalement sa définition par elle et décide de mettre en oeuvre ses plans :

Adam : " I have a gift no man has. No demon has ever had. I know why I'm here. I was created to kill. To extinguish life wherever I find it. And I have accepted that responsibility " (" Who Are You ").

Adam semble totalement dépourvu de conscience, totalement incapable de penser par lui-même.

Adam : " I'm aware. I know every molecule of myself and everything around me. No one - no human, no demon - has ever been as awake and alive as I am. "

C'est parce que Adam SAIT déjà tout ce qu'il a à savoir sur lui même et le monde, qu'il est incapable d'APPRENDRE quoi que ce soit, de développer une morale intériorisée.

Adam : " I've been thinking about the world. I wanted to see it. Learn it. I saw the inside of that boy and it was beautiful. But it didn't tell me about the world. It just made me feel. So now . . . I want to learn about me. Why I feel ? What I am ?" (" Goodbye Iowa ").

Toutes les tentatives d'analyses d'Adam ne peuvent lui permettre de comprendre. Ce que pourquoi, à défaut, il se rabat sur les fichiers de Walsh, perdant ainsi l'occasion de penser par lui-même. Paradoxalement, l'ignorance est ainsi un chemin vers une connaissance plus complète que la science sans conscience de l'Initiative.

Tara a donc raison de stopper le sort de Willow pour trouver les démons autours d'elle :

" With your knowledge may we go in safety. With your grace may we speak of your benevolence. "

Certes, cette connaissance venant de Thespia permettrait la sécurité, mais le temps de la sécurité est passé. Ils doivent marcher hors du Jardin et reconnaître le bien du mal, les humains des démons par eux-mêmes. Parce que savoir qui est démon et qui est humain n'est plus indicatif de qui fait le bien et qui fait le mal.

Si l'on revient sur les autres cas d'expulsion du paradis de la Saison, à part " Pangs " dont j'ai déjà parlé, il y a Faith dans " Who Are You " et Jonathan dans " Superstar ". Dans ces deux cas, les personnages essaient de se réinventer, de se recréer une nouvelle identité en utilisant la magie. Si les deux cas sont des échecs en apparence, ils leurs permettent néanmoins de découvrir cette connaissance du bien et du mal qui fait sortir du Jardin.

En effet, chacun d'eux prend la décision, après des faux départs, d'assumer la responsabilité qui vient avec leur nouvelle identité et d'agir pour le bien / de sauver des vies. Et c'est cette décision même qui mène à l'échec de leur tentative. Mais le chemin qu'ils font là est loin d'être un échec et leur permet effectivement de se redécouvrir. S'ils n'oublient pas cette connaissance : Faith montre par la suite dans " Five by Five " et " Sanctuary " que rester sur ce chemin n'est pas si facile.

Conclusion : Nature ou Culture ?

L'utilisation du thème de la chute du Jardin d'Eden permet à ME d'articuler avec une certaine nuance la dialectique entre Nature et Culture. Malgré son aspect amoral, le Jardin n'est pas totalement condamné. Au contraire, " Where Wild Things Are " montre combien à trop vouloir le réprimer (en censurant les enfants de toutes idées sexuelles), on ne fait que lui rajouter de la force.

Chassez le naturel, il revient au galop en quelque sorte.

Le cas de Oz dans " New Moon Rising " semble aussi montrer cela : plus il essaie de contrôler son loup, plus il est incontrôlable. " Pangs " condamne l'invasion occidentales de l'Amérique, mais refuse de considérer que cela justifie une vengeance sur la civilisation américaine présente.

Buffy et le Scooby Gang utilise leur propres énergies primordiales pour vaincre Adam, avant de devoir soumettre cette énergie primordiale dans " Restless ". Le Jardin a sa place, qui ne doit ni être trop réprimée, ni trop acceptée.

La culture est également présentée avec ambiguïté. La technologie sans contrôle de l'Initiative n'est en définitive pas si différente de la sauvagerie du Jardin. Rien de bien original dans l'idée que la connaissance doit aller de paire avec une conscience éthique, bien sûr, mais montrer que trop de savoir peut inhiber l'apprentissage est une manière intéressante de condamner les préjugés et les idées reçues.

Je terminerais sur le thème du Nom qui me semble le plus énigmatique de cette saison et qui est aussi ce qui englobe le mieux les rapports entre Nature et Culture : Nom est une reconnaissance de ce qui est, de la Nature, qui appartient au domaine de la Culture. C'est en reconnaissant la Nature en temps que telle qu'on en fait de la Nature, mais en faisant cela, on la transforme en fait culturel.

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** J'ai regardé par curiosité ce qu'il y a au verset 3.14 de la Genèse.

C'est celui on l'on décrit la punition du serpent : marcher dans la poussière. Je ne suis pas sûre que ce soit révelant, mais si ça l'est c'est assez intéressant. Le Maire était déjà en S3 une figure de l'autorité assimilée au serpent, le fait que l'Initiative en soit une autre continue ce thème. 

Cela concorde aussi avec le fait que Walsh est poussée à agir contre Buffy par jalousie envers sa relation avec Riley : cela me fait penser au fait que le serpent est parfois considéré comme une incarnation de Lilith, la première femme d'Adam, venant se venger sur Eve de son rejet par Adam

Ils s'entendaient pas au lit   :)


 

 

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