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LXIV - 1 - Introduction : l'idéologie trifonctionnelle des indo-européens (tripartition et bipartition).

Qu'est-ce que les indo-européens ? 

Un concept ! 

Un concept linguistique et " paléo-éthnologique " que certains scientifiques depuis plus deux siècles on voulu étendre à l'anthropologie physique, à l'archéologie et à la politique.

Je m'explique. Durant le XVIIIème siècle des savants ont remarqué des similitudes en le grec, le latin et le sanscrit (l'une des langues de l'Inde). Ces similitudes ont été étendues à d'autres langues depuis plus de deux siècles.

Ainsi est né le concept d'indo-européen : une unité linguistique rassemblant les langues italiques (dont le latin d'où sont issus le français, l'italiens, l'espagnol, le portugais, le roumain, le catalan, l'occitan, le corse), les langues grecques d'où est issu le grec moderne, les langues germaniques (l'allemand, l'anglais, le néerlandais, le frison, le norvégien, le danois, le suédois), les langues celtiques ( le breton, le gaëlique d'Irlande et d'Ecosse, le gallois), les langues indo-iraniennes ( dont le sanscrit, le bengali, l'hindi, le cinghalais, le tzigane, le persan, l'ossète, le kurde), les langues baltes (lituanien, letton), les langues slaves (serbo-croate, slovène, bulgare, russe, ukrainien, tchèque, slovaque, polonais, sorabe), anatoliennes (toutes disparues), albanaise, arménien, tokharienne, macédonienne, thrace, etc.

Sur le modèle des langues latines (toutes les langues latines actuelles descendent d'une seule et unique langue antique -le latin), les savants de l'époque ont imaginé qu'il existait une langue indo-européenne archaïque et unique (des dialectes pouvant être bien sûr imaginés).

Leur efforts tendirent vers la reconstruction hypothétique de cette langue disparue. Pour cela se basant sur le similitudes et les divergences ils construisirent des règles de dérivations phonétiques. Ils réussirent donc avec quelques succès à reconstruire cette langue dont il ne reste rien. Il s'agit bien d'une reconstruction a posteriori vraisemblable et rien d'autre.

Une question se posa rapidement : cette langue était-elle parlée par un peuple ? Ce qui serait logique si l'on reprenait l'exemple du latin qui a pour origine un petit peuple obscure de la péninsule italique voué à la suprématie ? Et subséquemment existait-il un type physique unique et lequel, une civilisation / culture commune et laquelle et enfin une unité politique ?

Ainsi les archéologues et les anthropologues entrèrent dans le concert des voix discordantes. Beaucoup de savants furent convaincus d'emblée de l'existence de ce peuple et il en recherchèrent l'emplacement géographique et la civilisation. Alors plusieurs écoles s'affrontèrent durant deux siècles.

Dans un premier temps on plaça les locuteurs de l'indo-européen indifférencié en Inde. Cette théorie ne tint pas longtemps. Certains voulurent voir dans la Scandinavie peuplé de grands blonds aux yeux bleus, pures et bien sûr supérieurs, le lieu d'origine du peuple indo-européen. Cette théorie, qui n'est plus soutenue que par les membres des organisations d'extrême-droites, eut un succès important dans les régions germaniques car elle soutenait l'unification des état germaniques et la formation de la nation allemande au 19ème siècle… puis elle servit d'assise " scientifique " aux nazisme. Avec la chute du IIIème Reich et plus tard sur la découverte que la Scandinavie fut longtemps une région inhospitalière dès les années 50 du 20ème siècle, cette théorie fut heureusement abandonnée par la quasi-entièreté du monde scientifique.

Dès le début du 20ème siècle certains scientifiques, en particulier Schrader, voulurent voir le lieu d'origine des indo-européens dans les steppes du nord de la Mer Noire, du Caucase et de la Mer Caspienne. Il associèrent la langue indo-européenne et ses descendantes à des bergers nomades des steppes qui auraient par la suite envahi à partir du IIIème millénaire avant notre ère l'Europe, une partie de l'Asie Centrale, l'Inde et une partie du Moyen-Orient.

Cette théorie est celle la plus en vogue encore aujourd'hui chez ceux qui veulent trouver à tout pris un peuple, une culture et un lieu d'origine. Elle est défendu par des scientifiques comme Bernard Sergent, Mallory et les thèses de Dumézil servir à l'étayer. Durant les années 60 du 20ème siècle Bosch-Gimpera changea d'optique. Il décala le lieu d'origine plus à l'ouest - en Europe centrale et de l'est - et surtout il ne voulu plus voir un peuple mais plutôt un phénomène plus complexe lié à la formation des différentes cultures néolithiques de cette ère géographique qui se développèrent entre VI et le III millénaire.

Enfin en 1987 Colin Renfew propose de voir dans la vague d'immigration qui " néolithisa " l'Europe dès le VII millénaire à partir du Moyen-Orient la trace d'indo-européennisation de l'Europe. Donc Il plaça le lieu d'origine des indo-européens indifférencié au Moyen-Orient.

Ces trois dernières théories ont toutes des qualités et des défauts. Toutes achoppent sur des difficultés qu'un courant critique met en exergue pour montrer les limites de cette recherche. Ce courant remet en question cette volonté de trouver un peuple, une culture et un lieu. Il remet en cause les hypothèses, la méthodologies, les modèles et les conclusions de cette recherche. Ce courant limite volontairement par une action critique l'indo-européanité à des convergences linguistiques et idéologique tout en limitant aux uns et aux autres leurs portée historique.

A l'extrême, il pourrait arriver même à nier l'existence de cette indo-européanité, qui jusqu'à maintenant ne repose sur aucun fait matériel concret (archéologique ou scriptural), n'en faisant qu'un mythe… une pure construction de l'esprit n'ayant aucun rapport avec une quelconque réalité passée.

Qui à raison, qui à tort ?

Rien jusqu'à maintenant ne vient infirmer ou confirmer définitivement une seule de ces diverses thèses. Et dans le vacarme du combat scientifique qui se déroule depuis maintenant plus de deux siècle, ma petite voix n'est pas en mesure d'apporter une réponse…

Dans le texte qui va suivre l'existence d'une indo-européanité est posée comme une hypothèse de travail. Le niveau d'indo-européanité peut très bien s'arrêter à l'existence de convergences linguistiques, voire d'une langue archaïque unique, et d'une idéologie commune

Qu'est-ce donc que cette tripartition fonctionnelle des indo-européens trouvée par Georges Dumézil, Benveniste et Wikander principalement ?

Ce serait la grille de lecture conceptuelle de la réalité qu'elle soit cosmique ou sociale des peuples indo-européens historiques (7) héritée de l'époque préhistorique d'unité culturelle présumée - après la cristallisation de la culture indo-européenne et avant les dispersions. Ce serait la représentation idéalisée de l'ordre cosmique et social. Ce serait la façon que tous les porteurs de la culture indo-européenne avaient d'analyser la réalité, de créer des histoires et de concevoir leur histoire et l'histoire mythologique (8).

En un mot ce serait une idéologie au sens premier et non galvaudé du terme. L'idéologie fonctionnelle serait aux Indo-européens ce que la philosophie du ying et du yang est au Chinois.

En quoi consistait cette tripartition ? Quelles étaient ces trois fonctions ?

A la première fonction étaient associés l'ordre cosmique, la vertu, les serments, les contrats, la souveraineté, la protection spirituelle de la communauté, la morale, et d'un point de vue " géographique " le ciel supérieur et bien d'autre chose encore. D'un point de vue humain, elle était représentée par les prêtres : brahmanes indiens, flamines romains, druides celtes.

A la deuxième fonction étaient associés la force, les arts martiaux, le courage, le vent et le tonnerre - c'est-à-dire le ciel intermédiaire d'un point de vue géographique. Sur terre elle était représentée par les guerriers et les seigneurs : ksatriya indiens par exemple.

A la troisième fonction : l'agriculture, l'élevage, la richesse et la production de biens, la santé, la beauté, la fécondité, l'amour, etc. A un niveau humain elle était représentée par le peuple - ceux qui travaillent et qui produisent : les paysans et bergers, les artisans et commerçants, etc. et d'un point de vue géographique leur domaine était la terre en surface et dans ces profondeurs ainsi que l'océan.

Lors de maints rites d'un bout à l'autre de la sphère d'occupation historique des peuples indo-européens - de l'Inde à l'Irlande - les principaux dieux des trois fonctions, on peut même dire les représentants, étaient invoqués ou remerciés par des offrandes ou des actes en leur honneur dans un ordre bien précis celui des trois fonctions :

-Première fonction :

Inde : Mitra et Varuna (dieux souverains organisateurs de l'ordre cosmique par les serments (magie) et les contrats (juridique) 

Rome : Jupiter et Dius Fidius Scandinavie :Ódinn (Odin-Wotan) et Túr

-Deuxième fonction :

Inde : Indra et Vayu (Indra correspondant plus à la maîtrise des arts guerriers policés et Vayu, par ailleurs aussi dieu du vent, à la force brutale) 

Rome : Mars Scandinavie : Þórr ou Thor (dieu de la force et du tonnerre)

-Troisième fonction :

Inde : les Asvin (dieux jumeaux de la santé et de l'abondance entre autres) 

Rome : Quirinus (dieu des grains et des masses populaires) 

Scandinavie : Njördr et Freyr (dieu des récoltes)

Plus que des correspondances onomastiques, ce sont des correspondances fonctionnelles dont il s'agit ici. Bien sûr des correspondances onomastiques existent mais elles sont secondaires et pas toujours pertinentes pour la compréhension des textes et pour leurs analyses : ainsi le Varuna indien correspond à l'Ouranos grec d'un point de vue de l'origine étymologique (9). Le Dhyauh (pitar) indien correspond au Zeus grec ou au Jupiter latin aussi d'un point de vue étymologie.

Mais même si dans une très lointaine préhistoire, ces dieux ont la même origine deux à deux et donc la même fonction (ce qui n'est pas assuré), l'évolution des cultures séparément leur a donné des destins différents chez les uns et chez les autres. Ainsi Varuna est resté une divinité de premier ordre représentant la première fonction durant l'époque védique (après il perdit de sa superbe au profit d'autres dieux) alors qu'Ouranos n'a conservé qu'un rôle secondaire au profit de Zeus.

Dans un sens inverse Dhyauh (pitar)- le ciel des indiens védiques - s'est effacé, si tant est qu'il ait eu un jour un rôle important, alors que chez les Grecs Zeus devenait le chef de file de toutes les divinités et le premier représentant de la première fonction. Etranges sont les destins des dieux lorsque ce sont les Hommes qui les écrivent !

Le fait que les Indo-européens aient possédé une grille d'analyse tripartite sur le plan social n'implique pas obligatoirement que leur société ait été tripartite : les Ossètes du nord-Caucase - voisins des Tchétchène, Tcherkesse, et Abhkaze - possèdent comme leurs ancêtres les Scythes une vision tripartite de la réalité sociale et cosmique que l'on retrouve dans les contes sur les familles Nartes de leur folklore mais ne possèdent pas une société composée de trois castes ou classes sociales.

Il faut bien se rendre compte que cette idéologie trifonctionnelle aurait été une représentation idéalisée de la réalité et une projection dans la sphère du divin et du mythologique. En revanche certains peuples/cultures possédaient une tripartition sociale. C'est encore le cas de la société indienne, qui de toutes les cultures indo-européennes encore existantes a été la plus conservatrice avec ces castes appelées varures indo-européenne sîatriya - vaisya auxquels il faut ajouter les sûdra (11). On retrouve cette tripartition plus proche de nous dans la société occidentale féodale divisée en clergé - noblesse - tiers-état.

Mais toute idéologie n'est pas forcément pertinente et ne permet pas forcément d'expliquer les moteurs de la société et de l'histoire.

C'est en cela que je disais dans mon préambule que ce n'est pas forcément parce que Whedon vit dans une société fondamentalement bipolaire (ceux qui possèdent les moyens de production agricole, industriel et de service / ceux qui ne possèdent que leur force de travail manuelle mais aussi intellectuelle. Et même si cette bipolarité se double d'une "multipolarité" sociale, c'est la bipolarité qui détermine le cours de l'histoire et l'évolution de la société dans son ensemble) qu'il ne possède pas une grille d'analyse tripartite. Et ceci ne remet nullement en cause le fait que l'existence détermine la conscience.

Les facteurs qui déterminent la conscience d'un individu et un fortiori d'un peuple entier sont multiples et complexes, bien que certains comme les rapports de productions au premier chef et l'idéologie de la classe dominante qui en résulte et la lutte entre les classes dominées et les classes dominantes les soient les plus importants.

Au demeurant cette conception tripartite du monde se serait doublée d'une conception bipartite, qui prenait ses racines dans la bipolarité sociale réelle qui n'est pas l'apanage des prétendus indo-européens, mais un fait social universel mis en exergue par Marx et Engels (12), que l'on retrouve ici ou là.

Ainsi, il est courant que les dieux des deux premières fonctions -prêtre et seigneurs guerriers - s'allient et combattent les dieux de la troisième fonction au sein des mythes :

C'est ce que l'on voit dans la guerre des Ases -dieux des deux premières fonctions - contre les Vanes -dieux de la troisième fonction - des germains scandinaves.

C'est ce que l'on retrouve dans les récits historico-mythologique de la fondation de Rome avec la guerre des Romains et Etrusques représentant les deux premières fonctions contre les Sabins, représentants de la troisième fonction qui apporteront finalement les femmes aux Romains, donc la reproduction, la fécondité et par conséquent la richesse et la pérennité.

C'est ce que l'on retrouve chez les Celtes gaéliques avec la bataille de Mag Tured opposant les Tuatha de Danann (13) contre les Fomorés, précédents occupants de l'île d'Irlande. Thuata des Danann représentant la première et la deuxième fonction mais ne connaissant pas l'agriculture (14). L'agriculture est l'apanage des Fomorés - êtres " démoniaques " représentants de la troisième fonction.

Chez les Indiens on retrouve d'une autre manière cette distinction dans le Mahabharata : ce texte qui raconte l'histoire d'une famille, incarnation des dieux (15), et en particulier de cinq demi-frères : ces demi-frères sont les incarnations des dieux principaux des trois fonctions à l'époque où fut rédigé le texte : Yudhiîðhira incarnation de Dharma - la vertu morale et l'ordre/ 1ère fonction (dieu qui remplaça Mitra et Varuna chez les Indiens post-védique). BhÌma incarnation de Vmyu - la force/ 2ème fonction. Arjuna incarnation d'Indra - le roi guerrier/ 2ème fonction. Ces trois premiers demi-frères sont nés d'une même mère : KuntÌ. Les deux suivants d'une autre mère M. LÌ : Nakula et Sahadeva incarnation des Asvin - beauté-santé-prospérité/ 3ème fonction (16). L'on voit ici aussi dans l'histoire de la paternité/maternité de ces cinq héros incarnations des dieux représentants des trois fonctions une séparation entre les deux premières et la troisième.

Chez les Scandinaves et les romains, la guerre se termine par un traité de paix des uns avec les autres et un synécisme qui conduit à la fondation d'une nouvelle société. On voit où auraient pu vouloir en venir les " idéologues " indo-européens : l'ordre cosmique ou social, c'est à dire l'harmonie, l'équilibre obligatoire au bon fonctionnement de toute chose, nécessite la coopération des représentants des trois fonctions : prêtres, seigneurs guerriers, et producteurs sur terre comme chez les dieux.

L'on voit premièrement que les esclaves sont absents comme acteurs de cette coopération, car les esclaves ne sont pas des hommes pour leurs maîtres mais des objets : un patricien romain pouvait-il concevoir la coopération du marteau, de la faucille, de l'amphore à l'ordre sociale et cosmique ? Non ! Il en était certainement de même pour les esclaves.

Mais cette bipartition et la guerre des deux premières fonctions contre la troisième montre que les Indo-européens n'ont peut-être pas été myopes au point de ne pas voir que les seigneurs et les prêtres s'opposaient souvent au peuples et les exploitaient.

Cette oppression fut peut-être idéalisée et dépassée par l'idéologie dominante (17). Ainsi la tripartition fonctionnelle peut être décrit comme la grille d'analyse idéalisée des classes dominantes pour expliquer le monde et la société mais aussi pour la justifier telle qu'elle fut et telle qu'elle doit se maintenir. En termes marxistes, on dirait que l'idéologie tripartite indo-européenne sert à la classe dominante à gommer les antagonismes de classes qui se révèlent dans la lutte de classes afin de maintenir leur oppression en maintenant les opprimés dans l'ignorance de leurs propres intérêts. Que cela soit effectué sciemment ou non est très secondaire !

Chez les Celtes gaéliques, la fin de la bataille de Mag Tured se termine par l'extermination d'une partie des Fomorés et la mise en esclavage des autres qui sont tenus de révéler à leurs nouveaux maîtres le secret de l'agriculture. Ainsi les dieux des deux premières fonctions s'emparent du même coup des prérogatives de la troisième fonction : le travail et le fruit du travail. Peut-on être plus explicite ? !

Il aurait existé un autre bipartisme, qui d'une certaine manière découle de la précédente : la fonction sacerdotale, la première fonction, aurait été nettement séparée des deux autres qui socialement chez certains peuples indo-européens (18) étaient représentées par les mêmes personnes : les hommes libres. Ils étaient à la fois porteurs de la seconde et de la troisième fonction. Ainsi le paysan était aussi le guerrier.

Ainsi l'homme était dénommé par deux noms communs : l'indo-européen *ner- qui désigne le guerrier (l'homme en arme) en opposition à *wiro- qui désigne l'homme en générale et qui a donné le terme de la troisième fonction chez les romains : le dieu Quirinus et la fonction sociale des producteurs Quirites (*co-virites) mais qui à donner " vir " en latin, c'est-à-dire " homme " et donc viril en français.

Mais dans la réalité chez les romains Milites (les guerriers) et Quirites étaient les mêmes personnes, peut-être à différents moments de leur vie. Les véritables producteurs, ceux sans lesquels les civilisations antiques n'auraient pas fonctionné, les esclaves, étant écartés des schémas mentaux indo-européens, l'homme libre qui était d'ailleurs aussi d'une certaine manière un producteur, possesseur d'esclaves - donc riche - ou non - et alors pauvre - devait porter les deux fonctions dans ces mêmes schémas mentaux. Ce qui était faux par une trop grande approximation de la réalité sociale : l'oubli de la fraction de la population sur qui reposaient le fonctionnement de l'économie.

Cependant il existait chez tous les peuple indo-européens une aristocratie guerrière séparée du commun des hommes libres. Cette aristocratie guerrière incarnait vraisemblablement la seconde fonction d'une façon plus idéale.

Dans cette vision indo-européenne, qu'aurait pu représenter le Mal ?

Il est dit que la coopération des trois fonctions est nécessaire afin de conserver l'équilibre cosmique, l'harmonie universel, l'ordre. Donc le mal/Mal est tout ce qui remet en cause cet équilibre. C'est donc le Chaos et ce qui s'y rapporte comme le mensonge, la déloyauté, la discorde, la haine, les pulsions en tout genre, le marxisme (joke !), etc. Le mal c'est aussi refuser l'Ordre (cosmique et social qui en est une partie). Donc le contraire maintenir l'harmonie et respecter l'Ordre c'est faire le bien.

Un Homme, comme toute chose existante, doit respecter ce pour quoi il est sur terre. On retrouve cela dans beaucoup de courants philosophiques d'origine grec. Un guerrier doit exceller dans son art. Il deviendra un héros s'il exalte les principes du guerrier : courage et force. Un représentant de la troisième fonction doit être un membre exemplaire de sa classe et ne pas chercher à être un guerrier ou un prêtre.

C'est une doctrine de l'immobilisme social. L'ambition de l'indo-européen est d'accepter son destin, son karma. Donc la question du Destin, de la fatalité, est un thème récurrent chez les indo-européens. Comment pourrait-il en être autrement puisque les dieux écrivent par avances l'histoire du monde et l'ordre.

Mais la Fatalité n'empêche pas la liberté dans un cadre imposé. Rappelons-nous Achille dans l'Iliade : il a le choix entre deux destins - une vie courte mais glorieuse en tant que guerrier et une vie longue, paisible mais anonyme. Sachant qu'Achille est l'idéal guerrier, pouvait-il refuser son statut, refuser d'exalter ce pourquoi il existait. Ce faisant n'aurait-il pas mal agit en refusant ce qu'il était. Chose impensable dans un récit épique !

Tout comme dans le judéo-christianisme, la religion indo-européenne véhicule les concepts de péché et de Rédemption. Cela n'est pas étonnant que ces thèmes se retrouve dans le christianisme né au sein d'une culture qui connaissait déjà ces concepts - le judaïsme - et qui en plus était influencée depuis plusieurs siècles d'occupation et d'hégémonie culturelle par les Grecs, les Romains et les Perses de la réforme zoroastrienne, et qui s'est développée dans ces dernières cultures. Ainsi on a pu retrouver dans la Sainte Trinité chrétienne (19) l'idéologie trifonctionnelle indo-européenne. Le dieu chrétien est le rassemblement des trois fonctions dans une même entité. Cette transformation du polythéisme indo-européen en monothéisme résultant bien sûr du monothéisme judaïque.

Donc voici en quelques mots ce que Georges Dumézil ainsi que d'autres philologues et comparatistes ont tenté de décrire durant une vie de recherches, outre les appels aux notions de lutte de classes qui sont comme chacun le sait marxiste et totalement étrangère à Dumézil qui durant sa jeunesse fut attiré par les royalistes d'extrême-droite et antisémites de l'Action Française et, cette erreur de jeunesse passée, qui se cantonna à un apolitisme de droite résolu. C'est loin de représenter tout ce qui pourraient être dit sur le sujet. La simplification nécessaire pour ne pas vous enfouir sous un monceau de détails ou de connaissances est la cause du caractère approximatif et caricatural de cet exposé. J'espère néanmoins que cela suffira à ceux pour qui ce sujet était il y a encore dix minutes totalement étranger à pouvoir trouver un intérêt quelconque à ce qui suis au-delà du simple fait que je vais parler de BTVS et nommer nos héros préférés : Buffy, Xander, Willow, Giles, Cordélia et Angel/Angélus , Oz, mais aussi Kendra, Faith, Spike et Drusilla, ainsi que Wilkins

J'espère aussi que ce qui précède n'est pas trop rébarbatif ou trop abscons. Si certains veulent des précisions, je me ferais une joie de les apporter publiquement ou en privé selon le rapport direct ou éloigné à BTVS dans la mesure de mes connaissances.

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