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Chronologie

Vie sentimentale

 

 III- PSYCHOLOGIE : Buffy est un cas.
 

1 - Dans le monde de Buffy, le libre arbitre est une illusion :
 


Commentaire de L@NcE : « Nos héros ne sont jamais que des pions dans une partie dont la portée nous dépasse complètement. Même des personnages aussi extraordinaires qu'eux sont enchaînés à un destin par des liens que personne ne peut briser. »
 
 

2 - Les parents de Buffy ont divorcé en 1996 après une phase de séparation. Sa mère, Joyce, a obtenu la garde de Buffy. Elle évoque les disputes violentes entre ses parents dans l'épisode « Billy ». L'épisode « Acathla 1 », lors d'un flash-back, montre Buffy au bord des larmes en entendant ses parents s'engueuler à son sujet.

Lors des rares apparitions de son père (« Billy », « La métamorphose de Buffy »), ses parents semblent avoir rétabli des relations normales. Toutefois, dans « Acathla 2 », Joyce ne peut s'empêcher d'envoyer un coup de griffe à Hank. Lorsque Buffy lui révèle ses activités de tueuse, elle cherche une explication au comportement déroutant de sa fille en disant : « C'est parce que tu as manqué d'une image paternelle forte, n'est-ce pas ? »

Buffy ne peut s'empêcher de culpabiliser au sujet du départ de son père dont elle s'accuse malgré les dénégations de ses parents. Elle a passé les vacances d'été avec lui pendant les saisons 1 et 2, et elle le rencontre épisodiquement pendant les week-ends. Elle regrette de ne pas le voir plus souvent et souhaiterait que ses parents reprennent la vie commune ( « Le fiancé » ).

Par la suite, son père disparaît complètement de son horizon. Dans la saison 5, il se trouve en Espagne avec sa secrétaire, au grand dépit de Buffy. Il ne rappelle pas quand Buffy lui fait savoir que Joyce est gravement malade. Il ne se manifeste pas non plus à la suite du décès de cette dernière.

Dans l'épisode " La clef " de la saison 5, Dawn offre à Buffy pour son 20ème anniversaire une photo d'elles deux, prise lorsqu'elles sont allées visiter leur père à San Diego, l'été dernier. Il est à noter que le père de Buffy ne s'est pas dérangé pour les 20 ans de sa fille.

Buffy se montre possessive envers Joyce. Elle se montre hostile envers le seul petit copain de sa mère, puis elle le trucide ( 2 fois ! ).

Dans les moments difficiles, Giles sert parfois de père de substitution à Buffy, malgré la pudeur de celui-ci.

Il est à noter que les parents de Sarah Michelle Gellar ont également divorcé.
 
 

3 - Buffy est totalement insouciante de l'avenir dans les saisons 1 et 2. Ce trait de caractère est peut-être lié à son don de tueuse, pour lui éviter de s'angoisser sur son devenir : une vie normale lui est impossible, le danger est permanent, et l'espérance de vie des tueuses ne doit pas être très élevée.

Lors d'une scène supprimée du montage final d'« Innocence 1 », Giles précise à Calendar que les tueuses atteignent rarement l'âge de 25 ans.

Dans " La fin du monde " (autre titre idiot !), Buffy précise à Riley qu'elle appartient à une longue lignée de tueuses dont l'âge ne dépasse pas 25 ans.

Lors de la saison 4, Buffy est donc tout à fait informée du faible nombre d'années qu'elle peut espérer vivre.

Dans le comic « The Origin », selon la traduction de Carlos, le premier observateur de Buffy s'exprime ainsi :

Merrick : « Sais-tu combien de filles j'ai formé à être Tueuses ? Cinq. Elles ont travaillé plus dur que tu ne l'as jamais fait de toute ta vie. Et je les ai *toutes* vues se faire mettre en pièces. Tu penses que sauter dans tous les sens et briser des caisses fait de toi une Tueuse ? Tu le penses vraiment ? »

Buffy : « Alors, en fait, j'ai l'espérance de vie d'un bouton d'acné ? ».

Dans « Oeufs surprises », Angel s'étonne de l'absence d'intérêt de Buffy pour son propre avenir, à échéance d'un an comme à cinq ans, ce que Buffy confirme à trois reprises.

Cette insouciance permet à Buffy de faire des projets de vie « presque normale », avec travail et progéniture à la clef.
 
 

4 - Buffy montre une ténacité et une résistance au stress insoupçonnables. Même confrontée à la prophétie de sa propre mort, elle accepte de partir au combat (« Le manuscrit »). Cette capacité à surmonter sa peur et ses angoisses montre la grande force intrinsèque du personnage.

Par ailleurs, la mission d'une tueuse n'aura jamais de fin (sinon tragique) dans la mesure où la lutte contre les vampires est éternelle. Buffy ne semble pas affectée par le travail de Sisyphe qui lui est confiée.
 
 

5 - Buffy est facilement violente. Elle plaisante fréquemment avec Willow sur sa façon expéditive de résoudre les problèmes. Son goût pour la violence peut toucher au sadisme au point de gêner Giles (« Le fiancé »).

Dans « L'attaque de Sunnydale », Joyce observe que sa fille a toujours aimé se battre.

Comme Buffy n'aime pas se faire importuner, son caractère violent l'incite à défourailler assez facilement l'artillerie lourde, au lieu de se contenter d'une bonne gifle pour calmer les enquiquineurs :
 


A la fin de « Anne », Buffy se moque ouvertement de la philosophie non-violente lorsqu'elle explose le crâne du chef des démons.

Transcription par Mélanie Blanchi :
 

Buffy : « Hey, Ken, vous connaissez la philosophie de Gandhi ? »

Elle soulève la massue et lui écrase le crâne. Lily vient derrière elle et regarde le démon avec écoeurement.

Lily : « Gandhi ? »

Buffy : « En fin de compte, euh, c'était peut être pas Gandhi. »


Une phrase pour décrire Buffy : très mignonne et très violente ! ! !
 

6 - Buffy montre beaucoup d'énergie dans son comportement au quotidien. Elle cède un peu trop facilement à la violence, mais son énergie se traduit surtout par ses réactions, sa façon de bouger, son vocabulaire et ses intonations de voix.

Une image rare à noter : dans « Oeufs surprises », une scène montre Buffy complètement avachie !

Petite retombée négative de son comportement énergique, dans « Oeufs surprise », Buffy se décrit comme une brise-tout, incapable de ne pas malmener les objets les plus fragiles.
 
 

7 - Buffy a été confrontée à trois chocs émotionnels particulièrement importants :
 

8 - « La métamorphose de Buffy» montre un aspect de sa personnalité assez insolite. Elle s'y montre distante avec ses amis, sarcastique avec Angel et surtout manipulatrice envers Alex.

Après une danse torride avec Alex, destinée à rendre Angel jaloux, elle fait une avance très directe à laquelle Alex ne répond pas, jugeant ce comportement trop anormal pour être sincère. Je ne connais pas d'autre exemple où Buffy « instrumentalise » Alex ou manipule un autre de ses amis.

Finalement, il y a un petit peu de Kathryn Merteuil bien cachée chez Buffy Summers !

Voir le film "Sexe intentions" joué par Sarah Michelle Gellar...
 
 

9 - Comme si Buffy se regardait dans un miroir, la série offre un double inversé de la tueuse avec le personnage de Drusilla :
 


Cette symétrique est trop belle pour être fortuite !
 
 

10 - Bien que Buffy trimbale toujours une grosse croix autour du cou, elle semble indifférente à la religion : elle ne se rend pas au temple, elle n'est pas montrée en train de prier ou en relation avec des prêtres, etc...

Les symboles de la religion chrétienne (croix, eau bénite) sont en fait accessoirisés au bénéfice de la lutte contre les vampires. Une scène montre Cordélia se ridiculisant en priant sous le regard sceptique de Willow (« Attaque à Sunnydale »). Dans le comic « The Origin », Buffy tente de prier après la mort de Merrick mais ne parvient pas à se rappeler des paroles. Elle demande également à un prêtre de bénir un pack de six bouteilles de Perrier !

Dans la saison 5, Buffy tue une vampire dans un couvent de nonnes. Elle demande à une religieuse si elle arrive à supporter l'absence de relations avec les hommes et comme est la nourriture…

Par ailleurs, Willow revendique ses origines judaïques, ce qui crée un contrepoint savoureux avec les accessoires de Buffy.

La croix portée par Buffy est un cadeau fait par Angel dans le tout premier épisode de la série « Bienvenue à Sunnydale 1 », ce qui lui donne une signification symbolique et sentimentale.

Ce n'est sans doute pas par hasard que le personnage de Kathryn Merteuil dans « Cruel intentions », également interprété par Sarah Michelle Gellar, porte elle aussi une énorme croix autour du cou. Sauf qu'elle y conserve sa réserve de cocaïne...
 
 

11 - Buffy est habillée avec soin, mais elle est toujours court vêtue !

Phil note avec malice qu'elle ne se bat qu'une seule fois en minijupe en deux saisons, lors de l'épisode « La métamorphose de Buffy ». Un épisode à marquer d'une pierre blanche !

Elle aime attirer l'attention des garçons, même si elle se montre sélective dans ses choix !

Dans « Les hommes poissons », Buffy se fait accuser par le principal Snyder et par son ex-copain de porter des jupes trop courtes et d'avoir une attitude provocatrice.

Ses goûts sont parfois discutables :
 
 

Robe de Buffy dans « Les chiens de l'enfer »
  • Dans « Oeufs surprises », sa mère refuse de lui acheter une robe qui la ferait ressembler à une prostituée.
  • Dans « Halloween », Buffy craque pour une horrible robe rouge dans le style princesse de Disneyland.
  • Dans « Le masque de Cordolfo », elle porte lors de la fiesta destinée à fêter son retour un robe très kitch d'un rose fluo criard.
  • Dans « Les chiens de l'enfer », elle annonce qu'elle portera pour le bal de fin d'année de sa promotion une robe sublime. En fait, sa tenue de soirée ressemble plutôt à un sac rose !  Je dois toutefois reconnaître que la majorité des filles du forum ont trouvé cette robe très jolie...   Peut-être que c'est moi qui ai mauvais goût en définitive !

 

12 - Buffy est fréquemment en conflit avec Giles dans les trois premières saisons, sur les priorités à faire entre sa vie d'adolescente et sa mission de tueuse. Elle s'y montre peu soucieuse de la tradition, même si elle ne peut jamais échapper très longtemps à ses responsabilités.

Le sommet de l'anticonformisme de Buffy est atteint lorsqu'elle tombe amoureuse d'Angel. Une tueuse de vampire amoureuse d'un vampire !
 
 

13 - Buffy a beau être une héroïne positive, elle est souvent faible devant la tentation. Sans parler de son attirance pour Angel ou de son envie de sortir le soir plutôt que de chasser, elle a parfois de petites faiblesses :
 


Finalement, ce sont ces petites faiblesses qui la rendent humaine, et lui permettent d'éviter le syndrome du super-héros en béton !
 
 

14 - La compassion n'est pas le point fort de Buffy, comme le remarque Alex dans « La soirée de Sadie Hawkins ».

Emportée par son énergie dans sa lutte contre ses ennemis, et malgré la présence d'Angel, Buffy peut se laisser aller à des interprétations manichéennes.
 
 

15 - Buffy déteste les hôpitaux depuis le décès de sa cousine Celia avec laquelle elle était très liée (« Réminiscence »). Le don de tueuse de Buffy ne l'a pas protégée contre les traumatismes de l'enfance.
 
 

16 - La profonde dépression que traverse Buffy entre les saisons 2 et 3 montre qu'elle n'a rien à voir avec le style habituel des super-héros indifférents aux contingences humaines. Lors de sa fugue de trois mois, elle ne donne aucune nouvelle à Joyce, ni à ses amis. Buffy croit ou préfère croire avoir été chassée de chez elle par sa mère. Le retour à Sunnydale est difficile, lorsque Joyce et ses amis font le procès public de Buffy devant les lycéens censés être venus fêter son retour.

Buffy se rend compte que les gens venus faire la fête chez elle l'ignorent totalement, que sa mère ne lui accorde plus sa confiance, et que ses amis l'évitent et ne lui pardonnent pas son départ brutal et inexpliqué. Son sentiment de solitude et d'abandon est tel qu'elle s'apprête à reprendre sa fugue.

La dépression de Buffy l'a rendue indifférente aux conséquences de sa fugue pour Joyce et pour ses amis. Elle ne s'est pas inquiétée de l'angoisse qu'elle a générée. Totalement absorbée par ses problèmes, elle ne s'est pas rendue compte que ses amis se débattaient dans leurs propres difficultés, comme Willow le lui fait remarquer avec force, en tant qu'amoureuse inquiète et apprentie sorcière effrayée. Ce comportement dépressif se retrouvera dans la saison 5, au point que son indifférence pousse à la fuite son petit ami Riley.

Une certaine similitude peut être notée au sujet de l'insensibilité de Buffy lors de ses retours à Sunnydale, entre les débuts des saisons 2 et 3. Toutefois, elle se montre très agressive avec ses amis dans le premier cas, alors qu'elle à la recherche de chaleur humaine dans le deuxième. Elle souffre beaucoup de la rancœur de ses amis à son égard.
 

17- Buffy n'est pas une gentille fille : elle peut être remarquablement insensible ! Elle a, bien caché, un petit côté inhumain, voire monstre froid !

Voir le 1er épisode de la saison 2 ("La métamorphose de Buffy") où elle instrumentalise Alex pour rendre jaloux Angel (la scène de la danse torride avec Alex).

Voir le milieu de la saison 4 : dans " Piégée ", Buffy s'enthousiasme pour les méthodes des commandos de l'Initiative au point de laisser tomber son cercle d'amis. Constatant que Buffy a négligé de lui communiquer des informations importantes, Giles se sent complètement poussé sur le côté. Quant à Willow, dépressive à la suite de sa rupture avec Oz, elle souffre beaucoup de l'indifférence de Buffy à son égard. Bref, Buffy est toute joyeuse d'intégrer un nouveau cercle d'amis, et elle abandonne ses anciens compagnons de lutte sans se préoccuper des conséquences pour eux.

Voir également tout le début de la saison 3, où elle paye très cher son insensibilité envers sa mère et ses amis, à la suite de sa fugue. Dans "Le masque de Cordolfo", il y a deux scènes terribles où Willow lui reproche de ne pas être à son écoute alors qu'elle aussi traverse des moments difficiles, et où Alex lui reproche durement son comportement lors d'un procès public !

Finalement, la spectaculaire engueulade entre Buffy, sa mère et ses amis est la scène la plus forte de l'épisode.

Nettement plus effrayante que l'attaque des zombis !

L'altercation entre Buffy et Alex, est particulièrement violente !

Transcription par Mélanie Blanchi :
 

Willow : « C'est pas facile, Buffy! Ce que tu vis est sans doute très difficile, mais moi aussi. »

Buffy : « Je sais que tu t'es inquiétée pour moi, mais... »

Willow : « Non! J-je ne te parle pas de ça. Je te parle de ma vie. Je veux dire qu'à moi... à moi aussi il arrive des choses. Je suis amoureuse, je suis amoureuse sérieusement d'un loup-garou, et, et j'apprends la science des sorcières et comment tuer les vampires, et je n'ai personne à qui parler (commence à sangloter) de tout ça. Qui puisse comprendre que ça me fait peur. Et tu étais ma meilleure amie ! » […]

Buffy : « Tu ne peux pas savoir à quel point vous m'avez manquée. Chacun de vous. Chaque jour j'ai voulu te téléphoner. »

Willow : « C'est dommage, Buffy. C'est dommage que tu ne l'aies pas fait. » […]

Joyce (l'interrompt, en colère) : « Tu vas m'écouter! Ca m'est égal. Ca m'est égal ce que tes amis pensent de moi. Tu vas m'écouter parce que je suis au bord de la crise de nerf, Buffy. (inhale) Je me contrôle. (exhale et inhale) Mais là la coupe déborde. (exhale) Est-ce que tu as une petite idée de ce que j'ai traversé ? »

Buffy : « Maman, c'est pas le moment... »

Willow regarde autour d'elle, inquiète. Oz la rejoint.

Joyce (l'interrompt encore) : « Non, mais tu imagines? Des mois, des mois sans savoir. Sans savoir si tu étais morte quelque part dans un fossé, ou, ou en train de mener la grande vie... »

Buffy (l'interrompt) : « Mais je n'ai fait que t'obéir! C'est toi qui m'as dit de partir. Tu m'as dit 'si tu passes cette porte, ne reviens jamais'. Tu venais d'apprendre qui j'étais vraiment, et tu n'as pas pu le supporté. Tu ne t'en souviens pas ? »

Joyce : « Oh si ! Je me souviens du choc que j'ai subi. En m'assénant cette nouvelle tu espérais peut être que je le prendrais bien? Alors je vais te dire. Maman n'est pas parfaite et maman ne l'a pas bien pris du tout. Et cela ne te donnait absolument pas le droit de me punir en t'enfuyant ! »

Buffy : « Te punir ? Ca n'était pas mon intention. »

Alex : « Mais c'est ce que tu as fait. Essaie de comprendre son inquiétude. » […]

Alex : « Peut être que tu ne veux pas l'entendre, Buffy, mais disparaître comme ça c'était incroyablement égoïste et stupide. »

Buffy : « D'accord ! Ca va. J'ai pété les plombs. Je le sais. Mais personne ne peut avoir idée ! Non, personne ! Personne ne peut imaginer ce qui m'est arrivé ou ce que j'ai pu ressentir. »

Alex : « En ne te confiant pas, tu n'as aucune chance ! »

Buffy : « Je te dis que personne ne pouvait comprendre. Cette histoire ne concernait que moi seule. »

Alex : « Ouais, d'ailleurs ça t'a bien réussi. Tu crois te débarrasser du problème, et il te revient comme un boomerang. »  […]

Buffy : « Comme si j'avais pu venir me confier à toi, Alex. Après ce que tu avais dit sur Angel et moi, c'était pas facile. »

Alex : « Attends. C'est pas ma faute si ton chéri était un démon. Un problème de cœur ne justifie pas qu'on saute dans le premier bus. »

18 - En définitive, pas mal de comportements des personnages de BTVS sont basés sont la notion de transgression :


19 - Le discours de Joss Whedon est finalement très anti-mâle, et cela transparaît en particulier dans l'épisode « Les belles et les bêtes » :
 


Qu'est-ce que vous en pensez, les filles ?
 

Buffy se retrouve dans une position très inconfortable, elle qui est si féminine mais qui a autant de mal qu'un garçon à contrôler sa violence. Faith, par contre, n'a pas d'état d'âme pour cogner et y prendre plaisir !

On peut noter qu'un avant-goût de ce discours avait été évoqué dans « pleine lune » :
 

Giles : « Le loup-garou agit par pur instinct, bestialement. C'est, c'est un prédateur, très agressif. »

Buffy : « Oui, le type même du mâle. »
 

Dans une lecture plus symbolique des relations filles/garçons de l'épisode « Les belles et les bêtes », il est possible de trouver une illustration de la peur, fantasmatique ou fondée, des filles envers leurs compagnons.

Au 1er degré, crainte de leur violence physique.

Au 2ème degré, peur d'une agression sexuelle ou d'un viol.

Discussion de nanas sur le thème des garçons qui cachent maladroitement leur jeu :
( traduction de la VO (différente de la VF M6) par Mélanie Blanchi )
 

Faith : " Tous les hommes sont des bêtes, Buffy. "

Buffy : " D'accord, j'aurais espéré ne pas entendre ce genre de choses cyniques avant mes quarante ans. "

Faith : " Ce n'est pas cynique. Je veux dire, c'est réaliste. Tous les gars de... Manimal à Mr. J'aime-Le-Patient-Anglais ont une bête en eux. Et je me fiche de les voir agir de façon sensible. Ils ne se comportent ainsi que parce qu'ils courent après les filles. "

[SNIP !]

Willow : "Je ne crois pas que ce soit vrai, que tous les garçons agissent gentiment que parce qu'ils chassent les filles. "

Buffy : " Je sais. C'est une horrible généralisation. "
 

Il est à noter que dans la saison 4, Joss Whedon revient sur cette notion d'animalité dans " Cœur de loup-garou ", mais en l'étendant à une femme : Veruca. Celle-ci devient la rivale de Willow auprès d'Oz, avec qui elle partage cette nature de loup-garou. Willow rejette l'animalité du désir sexuel des hommes lorsqu'elle découvre Oz et Veruca nus et venant de faire l'amour sous forme de loup-garous :

Willow à Oz : " But you wanted her... Like in an animal way ? Like...More than you wanted me ? "

Le rejet de l'animalité du désir sexuel d'Oz est totalement contradictoire avec celui de Veruca, qui en fait au contraire l'apologie :

Veruca à Oz : " You're a wolf all the time and this human face is just your disguise. You ever think about that, Oz ? […] I can help you, Oz. (Continueing the slut act.) You're scared. I was, too. But then I accepted it. The animal, it's powerful, inside me all the time. Soon, you just start to feel sorry for everybody else because they don't know what it's like to be as alive as we are. As free. "

Buffy ne se prononce pas sur le sujet…


20 - Les relations de Buffy avec sa mère sont complexes, mais elles soufrent d'une certaine rancœur de Joyce envers sa fille. Joyce, même si elle s'en défend, se comporte parfois comme si sa fille était une source d'ennuis et de déceptions insondables. Celle-ci a causé son départ de San Francisco et la perte de son travail. Elle est environnée de meurtres et de violence, et la révélation de la mission de tueuse de sa fille ne résout pas ces problèmes.

L'épisode « Intolérance » est assez significatif par le spectacle qu'il offre sur les relations mères-filles :
 


Si elle avait souvent ce genre de discours, je comprends que Hank, son ex-mari, se soit carapaté !
 

21 – Buffy peut être soumise à des tensions et à un désespoir extrême.

L'exemple le plus poussé dans la saison 3 est montre dans un bon épisode : « Sans défense ». Mais j'ai été frappé par la tonalité très sombre de ce récit, avec une Buffy terrorisée, abandonnée, au bord du désespoir.

Kirk a déjà posé la question dans le newsgroup : Buffy sait-elle encore sourire ?

Sur le plan de la construction scénaristique, j'ai trouvé que cet épisode était presque trop riche en métaphores, en allusions et en réminiscences.

Il y a toutefois un fil conducteur : Buffy en prend plein les yeux (charmants au demeurant, malgré la consommation de rimmel due au flot de larmes).

Parmi les choses que j'apprécie dans le personnage de Buffy, il y a la capacité exemplaire à surmonter ses propres angoisses, pour affronter des difficultés a priori insurmontables. Mais là, la barre a été mise très haut !

Le thème central de cet épisode est la notion de rite de passage : avoir 18 ans est censé être une date importante dans la vie civile, et une date cruciale dans la vie d'une tueuse. Mais j'aurai aimé que le scénario mette davantage l'accent sur la notion de rite initiatique, plutôt que d'infliger à Buffy une épreuve à la fois gratuite et dangereuse.

Quelle est l'enjeu de cette épreuve ?

Ce n'est pas clairement indiqué : Buffy ne semble pas y gagner de pouvoir, de force ou de connaissance supplémentaire. Au contraire : bien heureuse si elle survit ! La tradition semble être la seule justification de ce test.

Or Buffy, dès le début de l'épisode, franchit déjà cette épreuve : privée de ses forces, elle parvient tout de même à éliminer un vampire!  Au passage, elle porte dans cette scène de castagne ses célèbres petites couettes (chouette !).

Ce n'est pas suffisant : le Watcher's council veut l'opposer à un vampire formaté gros balaise et malade mental ! Ca ne suffit toujours pas : Buffy sera enfermé dans leur repaire en compagnie d'un second vampire, et devra se battre sans ses pouvoirs seule contre deux !

Bref : le Watcher's council a un comportement inhumain, déjà visible dans l'empreinte laissée sur le personnage de Kendra. Il envoie à la mort Buffy, et semble considérer les tueuses comme de la chair à canon, sans souci des conséquences. Le délégué du Watcher's council indique d'ailleurs : " Nous sommes en guerre ! ".

Jamais entendu parler des mutineries de 1917 ?
 

Le Watcher's council n'est pas le seul problème de Buffy. En fait, le début de cet épisode la plonge dans une ambiance de frustration exacerbée :

Buffy s'enfonce lorsqu'elle passe de la frustration à la terreur. Confrontée aux dangers de sa vie de tueuse sans en avoir les pouvoirs, elle commence à perdre pied. Il y a un certain humour sadique à voir Buffy, qui a évoqué à de nombreuses reprises son désir de redevenir une jeune fille normale, plongée en plein désarroi lorsque son souhait se réalise !

Degré supplémentaire de l'horreur pour notre tueuse : le vampire ne souhaite pas la faire disparaître mais la transformer en vampire, ce qui correspond justement à une des peurs phobiques de Buffy ("Billy").

Comme souvent dans BTVS, l'obsession sexuelle n'est jamais loin ! Buffy se fait interpeller en pleine rue par deux types qui lui font une proposition malhonnête, juste avant de se faire agresser par les vampires. Elle se comporte alors comme les blondasses hurlantes des films d'horreurs classiques. SMG = scream queen ?

Par la suite, dans son repaire, le vampire s'amuse à la paniquer en se moquant d'elle sur le thème du petit chaperon rouge dans les bois et de sa grand-mère. Tout le monde connaît les sous-entendus sexuels de cette fable…

Bref, Joss Whedon a laissé des indices sur une des nombreuses métaphores possibles des vampires, en l'occurrence la crainte pour les filles d'une agression sexuelle.

La scène où Giles se fait virer montre d'ailleurs une image rare de Buffy blessée, avec des ecchymoses style mauvaise rencontre.

En conclusion, Joss Whedon a encore défoulé ses pulsions sadiques sur Buffy, mais en poussant loin le désespoir de son personnage. On est loin du gentil jeu SM de Willow vampirisée sur Angel !

Je tiens à terminer sur une note positive : encore une fois, Buffy a su surmonter ses peurs pour affronter un danger extrême dans un combat inégal. Plus que dans le résultat final et prévisible, c'est dans ces scènes que le personnage est attachant.
 

22 – Les existences de Buffy et Angel ont été bouleversées par leur destin hors du commun. Buffy s'exprime souvent pour regretter sa vie passée et sa tranquillité perdue, et on peut penser qu'Angel éprouve les mêmes sentiments.

Analyse de Lock5 sur ce thème :
 

« D'accord, leur existence étaient insignifiantes...Mais ils étaient heureux. L'ambition est-elle un critère de réussite, de mener une "bonne" vie ? Leur transformation leur à plongé tout deux dans un état dépressif chronique (Angelus ne compte pas, ce n'est pas vraiment Angel). C'est la question du pouvoir. Désormais, Buffy et Angel / Angelus sont des entités qui influence le monde entier (voir le cycle Acathla) mais c'est au prix de leur innocence, de leur joie de vivre. A noter aussi que ni Angel ni Buffy n'ont choisi de devenir ce qu'ils sont. On leur a mis des responsabilité énormes sur les épaules alors qu'ils ne demandaient rien. Comme tu l'as dit, Buffy était une jeune fille style poupée Barbie et heureuse de son sort. Et soudain la voila responsable de vies humaines...Angel était un bon à rien fêtard...qui profitait de la vie et le voila possédé par un démon sanguinaire. Et on sait tous la suite... »


23 - Durant la majeure partie de la saison 3, Buffy affiche un comportement dépressif.

Les premiers épisodes, en particulier, montrent des scènes moralement pénibles pour Buffy.

Cet état moral est très bien annoncé dans les scènes finales d'« Acathla 2 ». le dernier épisode de la saison 2. « Full of grace », la belle chanson de Sarah McLachlan qui illustre ces séquences, a frappé les imaginations de beaucoup de fans.

Vous pouvez retrouver cette chanson dans le CD « Surfacing » de Sarah McLachlan dont le site Web est le suivant :

http://www.SarahMcLachlan.com/index2.html



Je propose la traduction suivante des paroles avec l'aide de Lorelei :
 

The winter here's cold, and bitter
/ L'hiver ici est froid et amer

It's chilled us to the bone
/ Il nous gèle jusqu'aux os

We haven't seen the sun for weeks
/ Nous n'avons pas vu le soleil depuis des semaines

To long too far from home
/ Languir trop loin de chez nous

I feel just like I'm sinking
/ J'ai l'impression de me noyer

And I claw for solid ground
/ Et de devoir ramper jusqu'à un sol plus ferme
 

I'm pulled down by the undertow
/ Je suis attirée vers le bas par le ressac

I never thought I could feel so low
/ Jamais je n'aurai pensée me sentir si bas

Oh darkness I feel like letting go
/ Oh ténèbres, j'ai envie de me laisser aller

If all of the strength and all of the courage
/ Si toute la force et tout le courage

Come and lift me from this place
/ Venaient et m'enlevaient de cet endroit

I know I could love you much better than this
/ Je sais que je pourrai t'aimer bien mieux que ça

Full of grace 
/ Pleine de grâce

Full of grace 
/ Pleine de grâce

My love 
/ Mon amour

So it's better this way, I said
/ C'est mieux comme ça, j'ai dit

Having seen this place before
/ Avoir vu cet endroit avant

Where everything we said and did
/ Où tout ce que nous disons et faisons

Hurts us all the more
/ Nous blesse d'autant plus

Its just that we stayed, too long
/ De la même façon que nous sommes restés trop longtemps

In the same old sickly skin
/ Dans la même vieille peau maladive
 

I'm pulled down by the undertow
/ Je suis attirée vers le bas par le ressac

I never thought I could feel so low
/ Jamais je n'aurai pensée me sentir si bas

Oh darkness I feel like letting go
/ Oh ténèbres, j'ai envie de me laisser aller

If all of the strength and all of the courage
/ Si toute la force et tout le courage

Come and lift me from this place
/ Venaient et m'enlevaient de cet endroit

I know I could love you much better than this
/ Je sais que je pourrai t'aimer bien mieux que ça

Full of grace 
/ Pleine de grâce

I know I could love you much better than this
/ Je sais que je pourrai t'aimer bien mieux que ça

It's better this way
/ C'est mieux comme ça

24 – L'épisode « Réminiscences » montre Buffy alors qu'elle était une petite fille. Agée de 8 ans, elle "sauve" sa cousine Célia d'une avalanche de coussins, en jouant le rôle d'un super-héros. Voilà au moins un rêve d'enfant que Buffy aura réalisé !
 

25 - Malgré les épreuves endurées et sa marche vers la maturité durant la saison 4, Buffy garde quelques côtés " petite fille ". Ainsi, elle emporte avec elle à l'université une peluche (" Disparitions sur le campus "). Dans " Intrigues en sous-sol ", Willow précise qu'il s'agit d'un petit cochon nommé " Monsieur Gordo ".

Buffy se montre souvent tentée de trouver refuge dans une régression infantile.

Lors de la S4, Buffy a fait des efforts pour devenir plus adulte et autonome, en prenant de la distance avec sa mère Joyce, et son père de substitution, Giles.

La S5 débute en nous montrant la démarche inverse : retour au foyer familial, plus grande présence de Joyce (via Dawn) et de Giles, que Buffy appelle explicitement à l'aide à la fin de " Buffy contre Dracula ".

Buffy cède visiblement à cette tentation de la régression.

Et Riley est assez fin pour le constater dans le dialogue suivant (traduction de Mélanie Blanchi, différente de la VF M6) tiré de " Real me " :

Riley : " Donc tu veux que ta mère te laisse de l'espace pour exercer ton boulot de Tueuse et tu veux qu'elle te protège en même temps. "

Buffy : " Merci, M. logique. T'ai-je dit que je me plaignais ? La logique n'a pas sa place ici. " […]

Riley parlant de Dawn : " Elle ne comprend pas les sacrifices. C'est une enfant. "

Buffy : " Et c'est le hic. Elle est peux être une enfant, mais elle agit comme s'il s'agissait du plus gros fardeau au monde. J'aimerais me pelotonner dans les genoux de ma mère et ne pas me préoccuper du sort du monde. J'aimerais être celle qu'on protège, celle qu'on attend… "

La condition humaine : un peu dure, hein, Buffy ?

 

26 - Buffy souffrira toujours d'être écartelée entre des désirs contradictoires :

- tueuse, elle souffre de ne pas avoir une vie normale,

- redevenue normale, elle panique d'avoir perdu ses pouvoirs de tueuse.

 

27 - En guise de conclusion : 

Buffy, si mignonne et si violente.

Buffy : parfait symbole de l'an 2000.

 

Chronologie
 

Vie sentimentale

 


 

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